jeudi 18 janvier 2007

Où il est question de vilipender, de manière compulsivement injuste et excessive...

...une certaine mouvance dite par quelques de ses acteurs à la gauche de la gauche et par quelques autres à la gauche tout court, au nom d'un ignoble populisme qui finira par révéler la véritable nature de l'auteur de ce texte et conduira le lecteur improbable à l'expression d'une colère et d'un dégoût extravagants où je m'engloutirai piteusement.

Qui ne se souvient de cette odieuse campagne référendaire qui a vu apparaître un phénomène, inquiétant ou exaltant c'est selon: le camp du Non, la gauche de la gauche, l'insurrection du Peuple? En fait d'insurrection ou de mouvement prérévolutionnaire il ne s'agissait que d'une émotion populaire, l'expression d'une frustration diffuse et omniprésente mais finalement impuissante, l'ébrouement de la bête de somme abrutie par le mors et l'auge du Tout-Puissant...Toujours est-il qu'en ces temps où le PS semblait à l'agonie (ce qui n'étonnait pas grand monde après tant de renoncements et de trahisons, de dégoût et de saloperie) apparaissait un véritable fléau, une épidémie fulgurante d'encéphalopathie spongiforme éléphantine causée par une nouvelle bestiole que les chercheurs dénommèrent "brion" et dont ils identifièrent trois formes: le besancenot, le bové et le buffet. Les brions, dont l'innocuité étaient bien connue des chercheurs quand ils furetaient isolément, les brions, suite à une mutation inexpliquée et inexplicable, se mirent à fouaillaient de concert parmi les cervelles de nos bons éléphants, repus et satisfaits d'eux-mêmes! Quelles terribles conséquences pour le lien social et l'équilibre des sphères n'envisageait-on pas! Jusqu’à ce que le brion buffet soit phagocyté par un anti-corps sécrété par l'éléphant rendu furieux et bien connu dans le landerneau médical sous le nom terrifique de circonscription et que le besancenot soit subverti par le virus fossile prélevé par un chercheur de Mexico, un peu frappé, dans le testicule droit d'un mammouth dont le cadavre piégé dans les glaces de la Sibérie avait été épargné par la putréfaction. Quant au bové rendu à sa solitude il redevint cette bébête bénigne: le brion benêt.

Tout ça pour dire que la gauche de la gauche, au début, je trouvais ça drôlement intéressant mais que plus le temps passe et plus je trouve ça drôlement ridicule! Entre les communistes qui magouillent comme au bon vieux temps pour noyauter les collectifs, les vapeurs de cet imbécile de Mélenchon (auquel il faudra bien que quelqu'un, un jour, se dévoue afin de lui faire comprendre que les "révolutions" -qui le fascinent et qu'il cite en exemple- en cours en Amérique du Sud développent des programmes qui s'apparentent à l'oeuvre menée par la Troisième République entre 1875 et 1914, qu'il s'agit tout simplement pour les Chavez, les Correa et les Morales d'imposer un compromis démocratique à des oligarchies arc-boutées sur une représentation de la société complètement archaïque, oligarchies à côté desquelles le baron Seillière et tous les "de je sais pas où" du Medef passeraient pour des anarcho-syndicalistes), les propositions super importantes (genre autodétermination pour la Corse ou la Guadeloupe) mises en avant par le gentil facteur (gentil mais qui se revendique d'une organisation qui pratique encore le centralisme démocratique, c'est-à-dire la soumission totale du militant à la volonté du parti, autant dire au chef du parti), la Clémentine Autain qui dénonce la peopolisation royaliste et qui se répand sur le viol qu'elle a subi (mais ça n'est pas pour faire pleurer dans les chaumières, bien sûr que non, c'est juste pour "expliquer son engagement féministe") et je passe sur tous les ectoplasmes qui n'ont comme il se doit aucune ambition personnelle et souhaite se dévouer à la cause.

En plus, tout le monde s'en branle de la gauche de la gauche: c'est triste à dire mais hors du cercle tout de même assez restreint des militants des collectifs et divers mouvements intégrés à la gauche de la gauche, ces propositions et ces querelles quant à la candidature sont absolument inaudibles et n'intéressent personne, et surtout pas les ouvriers de Thomé-Génot entre autres victimes sacrificielles. De toute façon ces gens-là sont des cons n'est-ce pas? des petits blancs dirait le sénateur Mélenchon, des ouvriers, ardennais, chtimi, argoadais, vosgiens, foréziens, tarnais, brestois, dunkerquois, berrichons, cévenols, cherbourgeois, bitcherlandais, aubois, vendéens, nazairiens, havrais, augerons ou bocains, neversois, drômois, aveyronnais, etc. qui, dès qu'ils ouvrent la bouche pour s'exprimer, se font cracher à la gueule par les Besancenot, Buffet & Co qui se sont autoproclamés représentants des couches ou des classes populaires...pour mieux les museler! La gauche de la gauche veut se mesurer au PS, qu'elle le fasse si ça lui chante mais, pour ma part, ce que je scruterais le soir des élections dans mon pays (Argentan: 40 000 habitants, moitié dans la ville et moitié dans les villages) comme dans toutes les réserves de pécores que j'ai citées plus haut sera le score de la vraie gauche de gauche, la gauche 100% à gauche, la gauche plus à gauche que la gauche de ma gauche tu meurs (de rire) -ce que je scruterais, donc, dans tous ces coins (qui sont encore français, je me demande bien pourquoi d'ailleurs, sans doute qu'on nous garde en réserve en cas de subit besoin de chair à canon) sera le score de cette mouvance par rapport à celui de l'extrême droite qui prospère depuis 20 ans sur la désespérance et la dérive des vaincus du système.

D'ailleurs comment peut-on décemment faire confiance à des gens qui se disent de gauche et qui n'ont que le mot populisme à la bouche, comme si le peuple était criminel? Le populisme ça n'est pas un synonyme de démagogie ou de manipulation, c'est la représentation artistique, culturelle, politique ou sociale du peuple (peuple pris au sens du groupe social inférieur, qui n'appartient pas aux élites et n'est pas à leur service non plus); le populisme c'est le cinéma de Guédiguian par exemple. Le populisme présenté comme synonyme à démagogie est le produit d'un discours aristocratique: entériner cette acception imposée par les seigneurs de la guerre capitaliste et leurs séides c'est reconnaître la légitimité de leur discours anti-populaire, c'est se vautrer dans les plis de la haine de classe qui anime les élites françaises, c'est ne percevoir le peuple que comme produit de ce discours, c'est le réduire au rang de bête de somme ou d'abattoir: c'est en faire un être non pas sans parole mais sans voix et sans pensée. Aussi pourquoi le mot populisme a-t-il pris ce sens dans la bouche de gens qui se disent de gauche? Pourquoi l'acceptent-il sans broncher?

Un enfant du peuple, s'il est fier de l'être et qu'il est de gauche, devrait se parer du titre de populiste et renvoyer dans l'hôtel particulier ou le château familial les prophètes laïcs de la Révolution, de toute façon ces braves gens finissent neuf fois sur dix par rentrer au bercail alors un peu plus tôt un peu plus tard...Et vive le populisme!

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