mercredi 17 janvier 2007

Contentieux avec l'administrateur en charge du traitement des commentaires...

...aux contributions postées par le camarade Olivier Besancenot sur son blog de campagne en vue de l'élection à la présidence de la République française de 2007.

Voilà pour l'intitulé de mon post: rien qu'avec ça je peux être quasiment certain que le très hypothétique lecteur a déjà fermé la page!

Ainsi donc un jour que je traînassais sur le web je tombai sur ces hautes considérations de M. Besancenot: http://besancenot2007.org/spip.php?article169, où l'on peut lire 8 commentaires bien gentils pour le facteur sauf un qui est hors sujet et qui tape aussi sur le PCF. (J'ai copié l'article un peu plus bas pour aider le généreux lecteur à trancher ce douloureux contentieux).

A cela je décidai de répondre par quelques vérités premières entre autres lieux communs affligeants de bêtise. Seulement, il se trouve que l'administrateur n'a pas jugé opportun de mettre en ligne mon petit envoi. Or je ne comprends pas vraiment pourquoi le monsieur a pris cette ignoble décision à l'encontre de mon innocent commentaire: certes j'y déclare que le Besancenot pourrait bien se rendre coupable de quelque crime si la Révolution survenait mais je m'y présente moi-même comme un assassin potentiel; je n'y tiens pas non plus de propos raciste et n'ai pas l'impression d'être hors sujet puisque j'élargis le débat initié par notre joli facteur: peut-être l'expression "curé trotskiste" par moi utilisée pour qualifier l'individu a-t-elle été jugée insultante? Toujours est-il que j'ai le sentiment d'avoir été censuré -RESISTANCE- par un odieux personnage, un sombre représentant des sinistres "organes" qui ont tyrannisé les peuples de l'empire soviétique au bon vieux temps -j'en fais peut-être un petit peu de trop là, non?

Voici donc le texte de M. Besancenot:

"Mardi 21 : la honte pour la France
Par OB, mardi 21 novembre 2006 à 08:39 :: Olivier Besancenot ::#169 ::rss

Je regarde médusé sur la chaîne Histoire un documentaire édifiant de Patrick Rotman sur la torture pendant la guerre d’Algérie : l’Ennemi intime. Plus fort que les cris de colère, les photos ou les chiffres, se sont les témoignages des appelés de l’armée française, présent en Algérie durant cette période : acteurs, complices ou spectateurs de la torture, bien peu se sont révoltés contre cette pratique indigne. Du cynisme ordinaire à la barbarie assumée, en passant par les traumatismes enfouis depuis des années, les propos des anciens soldats interviewés sont le meilleur vaccin contre l’oubli. La torture en Algérie, c’est la honte pour la France."

Et voici ma réponse cinglante comme l'éclair:

"Je ne vois pas en quoi la torture pratiquée par des militaires français en Algérie serait une honte pour la France. Torturer les combattants adverses me semble plutôt une méthode banale dans le cadre d’une contre guérilla, banale et universelle. Bien sûr on peut, quand on a une certaine idée de la France, s’attrister que notre armée n’ait pas voulu obvier à ces pratiques criminelles mais enfin, avec un minimum de lucidité, force nous est de constater qu’il s’agit là du lot commun d’une humanité dont la civilisation et la barbarie constituent l’avers et le revers de la même pièce. La guerre, toute guerre, y compris révolutionnaire, aussi codifiée qu’elle soit, aussi conscients qu’en soient les combattants -la guerre est un lieu où les hommes n’ont rien à faire même si la guerre est peut-être le propre de l’homme : c’est la guerre en tant que tel qui est répugnante et c’est bien la guerre comme toutes formes de violence en tant que telles qu’il faut combattre. Pleurnicher sur les inéluctables atrocités où elle nous conduit tous, y compris les braves facteurs de la gauche de la gauche, relève de la branlette morale.

Il en est de même pour la repentance à laquelle nous invite notre curé trotskiste. Battons notre coulpe de vilains Français-qu’on-a-torturé-des-gentils-algériens et pendant ce temps-là les vilains Algériens-qu’on-a-massacré-des-gentils-français pourront battre la leur : et après ? La repentance est sans nul doute la plus immonde saloperie que le christianisme ait jamais inventée ! Encore le christianisme enjoignait-il à chacun de se repentir de ses propres péchés contrairement à notre brave repentance collective ! Mais en nous repentant de crimes que nous n’avons même pas commis que fait-on d’autre si ce n’est nous vautrer dans la contemplation de notre propre bonté d’âme pour mieux nous persuader que nous autres nous sommes différents de ceux-là qui torturent, que nous autres nous aurions réagi différemment de tous ces appelés envoyés dans un pays dont ils n’avaient que faire de l’appartenance ou non à la France et dont la seule et unique préoccupation était de pouvoir rentrer chez eux, et si possible entier. Se repentir des crimes d’autrui n’est jamais qu’un moyen commode de se faire plaisir à peu de frais, de se rassurer quant à son humanité et à sa conscience -quand il ne s’agit pas de se lustrer à l’avance des crimes qu’on est susceptibles de perpétrer le jour de la Révolution, sans parler du jour d’après, celui où l’on se rend compte que tout recommence comme avant, comme toujours.

Pour ma part jamais je ne me repentirai ni de la torture en Algérie, ni de Vichy, ni de la colonisation, ni du génocide vendéen (encore que je ne suis pas certain qu’il soit recommandé par la LCR de se repentir de ce crime de masse, sans doute le pire de l’Histoire de France, qui est pourtant très riche en cette matière), ni de la traite négrière, ni des atrocités de la soldatesque louis-quatorzienne contre la malheureuse nation franc-comtoise dont tout le monde a oublié le calvaire suite à son annexion forcée au Royaume, ni du massacre des Albigeois...Tout ça, toute cette immense saloperie, me révulse et me révolte violemment, me met hors de moi et me donne des envies...de meurtre ! Comme quoi moi aussi je pourrais être un massacreur et un tortionnaire, et c’est bien contre cela qu’il faut se dresser : contre le massacreur et le tortionnaire que je suis, que nous sommes tous, potentiellement.

Mais nous vivons une époque régressive (et non réactionnaire) où chacun se complaît à se penser comme une victime innocente, forcément innocente, et pleurniche, en conséquence, sur les victimes en oubliant que ce qui distingue l’homme du monde animal n’est pas la compassion (dont certains mammifères sont capables) mais la jouissance dans le meurtre et l’orgasme dans la souffrance infligée à autrui. Le paroxysme du plaisir, c’est en se plongeant dans le regard de l’homme ou de la femme auquel on ôte la vie de ses propres mains qu’on y parvient, affirmait le marquis de Sade et je crois profondément qu’il a raison : nous sommes tous des assassins, et même les vraies victimes. N’est-ce pas en nous reconnaissant comme tels que nous pourrons échapper à la malédiction séculaire qui pèse sur l’homme social, que nous pourrons en finir avec la Guerre et l’Injustice qui n’en finissent jamais, que nous pourrons édifier une humanité qui, toujours consciente de sa monstruosité et jamais repentante de ses crimes qu’elle aura reconnu comme sa quintessence, accordera à l’homme social un espace où il pourra vivre sa petite existence inutile et vaine et mourir de sa petite mort inutile et vaine ?"

Quelqu'un daignerait-il condescendre à m'expliquer en quoi ma réponse est hors sujet, en quoi elle profère des insultes racistes ou des insultes tout court, enfin en quoi elle enfreint le règlement édicté par l'administrateur en charge du traitement...

Aucun commentaire: